Jean-Baptiste Charlin : le sport, un mode de vie

Jean-Baptiste Charlin a intégré le Groupe Legendre il y a 15 ans. Il s’est installé à Chambéry en 2019 pour prendre la Direction de l’agence Construction de l’arc Alpin. A 42 ans, en parallèle de son métier très prenant, il pratique le sport à haut niveau : l’ultra-trail et le ski alpinisme.

Jean-Baptiste, tu comptes parmi les grands sportifs du Groupe avec à ton actif de nombreuses participations à des courses majeures, mythiques pour certaines, et dans des disciplines variées. Le sport représente quoi pour toi ?
C’est un mode de vie. Notre mode de vie, avec ma femme et mes 3 jeunes enfants.
Du footing libérateur de stress après une journée de travail dense, à la découverte des limites mentales et physiques de son corps lors des courses d’endurances, en passant par la découverte de nouveaux paysages en famille, c’est ça le sport pour moi.
C’est aussi un pilier de mon équilibre avec la famille et le travail.

Comment t’organises-tu entre ton travail, ta famille et tes entraînements ?
J’essaie de faire au mieux…
Toutes mes séances sont programmées dans mon agenda mensuel et je m’y astreins comme tout rendez-vous, quelle que soit la météo. Je les programme en minimisant les impacts pour la famille, mais j’ai bien conscience que c’est quand même un peu égoïste. Avec l’expérience, j’essaye de diminuer mes heures entrainement, entre 6 à 8h/semaine, 3 à 4 sorties hebdomadaire.

Te considères-tu comme un sportif de haut niveau (avec un travail) ou comme un addict au sport ?
Ni l’un, ni l’autre. Je ne l’aborde pas du tout sous cet angle, mêmes si certaines de mes courses pourraient le laisser à penser. Je recherche tout d’abord le plaisir, l’envie et le bon équilibre.
Même si l’adrénaline et l’esprit de compétition sont très présents lorsque je participe à une course.

Tu as aussi quelques atouts physiologiques ?
Oui, bien sûr, et le ½ fond pratiqué pendant ma jeunesse m’aide beaucoup.

Toute ta famille est sportive. Tu as réussi à faire partager ta passion à tes 3 enfants, de 14-12-10 ans, qui pratiquent chacun entre 2 et 3 activités sportives. C’est une vraie satisfaction ?
Oui. Par les valeurs et l’état d’esprit, je pense que la pratique du sport à un certain niveau fait grandir plus rapidement, apporte une maturité supplémentaire.
C’est un atout inestimable pour les jeunes…

À condition qu’ils y trouvent du plaisir !
Oui, évidemment. Le plaisir c’est la base, et pas que pour les jeunes…
C’est aussi pour cela que je varie autant mes activités sportives et mes entrainements.

Tu aimerais que l’un d’eux devienne un sportif de haut niveau ?
Ce qui est important, c’est qu’ils s’épanouissent et prennent du plaisir avec leurs amis. Après, s’il y en a un(e) qui arrive à atteindre le haut niveau, pourquoi pas, mais ce n’est vraiment pas la priorité.

Il y a 5 ans, tu as déménagé de Rennes à Chambéry avec ta famille. 
Tu en avais assez de la Bretagne ?
Non, c’est une région magnifique…mais il me manquait la montagne ! Vivre en montagne, faire du sport en montagne, été comme hiver, c’est quand même le top et ça nous correspond bien.

Venons-en à tes courses majeures ?
Je pratique principalement l’ultra-trail l’été et le ski alpinisme l’hiver.

Ultra-trail :

  • 8 participations à l’UTMB (Ultra-trail du Mont-Blanc), avec mon meilleur classement sur la TDS en 2021 où je termine 49ème sur 2000 et sur l’UTMB en 2022 où je termine 115ème après 29h de course, sur 2500 partants.
    (Rappelons que l’UTMB, est la course référente mondiale de l’ultra trail avec 171km et 10 000 D+ autour du Mont-Blanc.)
  • 1 participation à la Diagonale des Fous en 2014, une durée de course de 39H.
    (Une course qui porte bien son nom : 165 km et 10 200 D+ sur l’île de La Réunion avec souvent des conditions climatiques difficiles.)
  • 1 participation au Marathon des Sables où je termine 50ème en 2013.
    (1 semaine dans le désert Marocain, sous la chaleur, en autonomie alimentaire, avec un marathon par jour et une journée avec un double marathon.)

Ski-alpinisme : 

  • Je participe cette année à certaines épreuves de la Coupe de France, un sport de niche où le niveau est très relevé, où l’on côtoie les meilleurs Français. Ça fait drôle aussi de croiser des top ultra traileurs mondiaux, comme François d’Haenne, Aurélien Durand Palaz ou Katie Shilde qui viennent se préparer sur ces courses.
    Je suis content de ma progression, c’est une nouvelle discipline pour moi, j’ai commencé il y a 3 ans.
  • Je viens tout juste d’être sélectionné, sur la base de mon CV sportif, pour participer à la Pierra Menta en mars. Là, c’est un peu de pression quand même ! C’est en équipe de 2, donc il y a des devoirs vis-à-vis de son partenaire.
    (La Pierra Menta, c’est la course référente mondiale du ski-alpinisme, sur 4 jours, par équipe de 2, et un D+ de 10 000m.)

Tu as oublié de dire que tu fais parfois l’aller-retour Chamonix-Mont-blanc en ski ! Un mont-blanc express dans votre jargon…express, car tu le fais en 17h avec des copains.
Oui. Cela se fait au printemps, on part à 21h de Chamonix, on arrive au refuge des Grands Mulets vers 2h, on repart avant le départ des groupes et on arrive au sommet,4 806 m, vers 10h. On redescend ensuite pour arriver en fin d’après-midi à Chamonix.

Pas de cyclisme ?
Si, un peu.
J’ai participé à l’Ironman de NICE en 2017 qui présente un parcours vélo assez difficile dans l’arrière-pays Niçois. Je me suis préparé sur une période de 6 mois, dont une blessure de 3 mois.
(Jean-Baptiste a réalisé une belle performance en mettant moins de 13h pour les 3 épreuves : 3,8 km de natation en mer, 180 km de vélo, et un marathon pour terminer)
J’ai aussi testé mon endurance à vélo l’été dernier, en rejoignant ma famille à La Baule depuis Chambéry : 3 jours, 850 km.

Comment expliques-tu ces performances ?
Comme dans la vie professionnelle, il faut :
– Bien planifier ses entraînements, bien se préparer, imaginer les différents scénarios de la course sachant qu’il y aura forcément un moment difficile,
– Accepter l’imprévu, le coup de mou, être patient, savoir surmonter la douleur,
– Apprendre de ses échecs. J’ai abandonné une seule fois, lors de ma 1ére participation à l’Utmb, j’en ai tiré beaucoup d’enseignements pour la suite,
– Optimiser ses qualités, connaître ses faiblesses.

Revenons sur la douleur, partie intégrante de ces épreuves d’endurance. Comment la gères-tu ?
Ne pas s’arrêter. Jamais.
Avancer. Avancer lentement. Avancer toujours.
Attendre que cela passe (je suis sujet aux crampes et cela peut durer plusieurs heures), accepter la douleur. Le mental doit prendre le dessus sur le physique. Impérativement.

Comment ?
En pensant fortement à quelque chose de positif, en visualisant, par exemple, le prochain ravitaillement ou le bonheur de passer la ligne d’arrivée.
L’expérience est aussi une aide précieuse dans ces moments difficiles.

As-tu des grands champions qui t’inspirent ?
Pas spécialement, mais quand même, Kilian JORNET, pour son côté extraterrestre ou ultra-terrestre.
Il est unique, a des capacités physiques exceptionnelles, quelle que soit la discipline, et François d’HAENNE, un ultra-traileur de niveau mondial avec de belles qualités humaines.

Et le Groupe Legendre dans tout cela ?
Déterminant et facilitateur.
J’ai intégré le Groupe en 2009 en connaissant bien l’appétence du Groupe et de Jean-Paul Legendre pour le sport, la course à pied, les courses difficiles, les défis.
Je me suis tout de suite retrouvé dans les valeurs et l’état d’esprit du Groupe.
L’entreprise m’a permis d’accéder à de grandes courses, de relever des défis qui m’ont permis de repousser mes limites, de partager des moments intenses et de belles émotions.
Je trouve que le Groupe propose beaucoup de possibilités pour les collaborateurs qui ont une fibre sportive. C’est une chance, profitons-en !

Interview réalisée par Didier Hurault